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PRÉPARATION MENTALE - La Force de la Pensée

Aujourd’hui j’ai envie de parler du mental, car un des aspects les plus importants, et qui est souvent oublié ou mis de côté dans la majorité des préparations d’une traversée est bien celui de la préparation de notre tête, de notre esprit, du mental.

Et pourtant c’est sûrement lui qui peut faire la différence. Dans le dernier article nous avons parlé de l’importance et la puissance de la respiration, mais parlons maintenant d’une technique fréquemment utilisée chez les athlètes de haut niveau et qui n’est pas très connu du commun des mortels : la visualisation.



Vous êtes votre propre bonheur

Vous êtes ce que vous pensez. Littéralement. Alors pensons positivement!


Le concept est simple : on utilise l’imagination pour créer des images mentales positives et relaxantes afin de réduire le niveau de stress. On peut imaginer un lieu agréable et de détente, se concentrer sur les détails de cet environnement, les couleurs, les odeurs, les sons et de cette manière vous allez être capables de réduire votre stress. Mais pourquoi ? Tout simplement parce que le cerveau a du mal à différencier les expériences réelles de celles qui sont imaginées de manière vivide. Vous êtes ce que vous pensez. Littéralement.


Son utilisation n’est pas juste restreinte à la gestion de stress mais peut être également utilisée à des fins de performance, de préparation physique et mentale. Pour vous donner une illustration de l’ampleur de son champ d’utilisation on a démontré à travers l’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) que le seul fait d’imaginer de réaliser une activité physique, comme soulever des poids ou jouer du piano, active les mêmes zones du cerveau que si vous le faisiez réellement. Plusieurs athlètes, musiciens, acteurs, personnes d’affaires, et autres utilisent cette technique. Alors, prêts à rentrer dans le monde de l’imagination ?

Comparaison imagerie motrice et du mouvement.

Comparaison entre les régions activées lors d'un mouvement et la visualisation de ce mouvement. Étude réalisée par Hanakawa et Al (2008)


En 2007 j’ai participé à une étude très intéressante réalisée à Barcelone qui consistait à être capable de contrôler une main virtuelle à travers la pensée. On m’a alors réalisé un électroencéphalogramme (EGG), un examen qui permet de mesurer et d’enregistrer l’activité électrique du cerveau à travers un casque muni d’électrodes qui est relié par des fils à un ordinateur et qu’on m’a fixé sur la tête. Cela permettait d’avoir alors une interface cerveau-machine. Devant moi se trouvait un écran d’ordinateur avec une main virtuelle et l’objectif était d’être capable de la fermer et de l’ouvrir uniquement par la pensée.


Dans un premier temps on m’a invité à réaliser le geste avec ma propre main plusieurs fois, et à chaque fois que je la fermais, la main virtuelle se refermait. Chaque fois que je l’ouvrais, la main virtuelle faisait de même. Jusque-là rien de très impressionnant. C’était l’étape d’étalonnage.


C’est après plusieurs répétitions qu’on m’a alors demandé d’imaginer que je refermais la main sans la bouger physiquement. Les débuts ont été difficiles et je ne voyais pas comment je pouvais arriver à convaincre mon cerveau que je fermais ma main sans la bouger. Devant moi, la main était immobile, incapable de la faire se refermer. Et puis, soudain, elle a eu un petit mouvement, comme un spasme. Un début de contraction.

L’expérience a duré une bonne heure à la fin de laquelle j’étais capable de contrôler les ouvertures et les fermetures, et donc la contraction virtuelle des muscles de la main sans réaliser le geste physiquement. J’avais réussi à activer les mêmes zones de mon cerveau que si je réalisais l’exercice pour vrai. Ce qui m’avait surpris le plus c’était au niveau des sensations car si je fermais les yeux et que je faisais l’exercice j’éprouvais exactement les mêmes sensations que si je fermais le poing physiquement. À plusieurs reprises j’ai dû ouvrir les yeux pour m’assurer que ma main n’avait bel et bien pas bougé. Je vous laisse méditer sur le sujet.

Et en sachant ça, je reviens sur le fait que le cerveau a du mal à différencier les expériences réelles de celles qui sont imaginées de manière vivide. Vous êtes ce que vous pensez.

Sourire rend heureux, même en voilier

Souriez même quand vous n'êtes pas filmés!


D'ailleurs le simple fait de sourire, même de manière forcée, peut déclencher la libération de neurotransmetteurs tels que la dopamine, la sérotonine et les endorphines, qui sont associés à l'amélioration de l'humeur et à la sensation de bien-être!


Et si on était capable de reprogrammer nos pensées et notre cerveau en sachant ce dernier point ?

Dans le cadre de la psychologie cognitive et des théories de l’apprentissage on parle de Reformulation Cognitive, une technique qui vise à modifier la façon de percevoir des situations stressantes afin de réduire leur impact émotionnel négatif pour les remplacer par des pensées positives. Une étude a même été menée à Harvard dans laquelle trois groupes de personnes ont été amenées à réaliser une tâche stressante. Le premier groupe avait l’instruction de dire « Je suis excité » trois fois avant de la réaliser alors que le deuxième devait dire « Je suis anxieux » trois fois et que le troisième devait calmes. Les résultats de cette étude ont montré que le premier groupe ont eu des performances significativement meilleures tout en affichant des niveaux de stress moins élevés que les deux autres groupes. Le seul fait de prononcer ces trois mots ont eu une répercussion sur le résultat final.

Incroyable, non ?


Alors vous voici muni de nouvelles notions à méditer, pratiques de respiration et d’un point de départ pour votre préparation psychologique !

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