Toute ma courte vie j’ai eu une idée claire : l’administratif et moi faisions deux, voire trois. Et c’est pour cela que je me suis lancé le défi d’en être le responsable. C’est en sortant de sa zone de confort que l’on apprend le mieux. J’ai dû apprendre, et j’ai appris, et j’apprends tous les jours.
Créer une OBNL au Québec c’est aussi simple que : trouver un nom qui soit francophone, définir les objectifs et les missions de l’organisme, et envoyer les formulaires au registraire des entreprises. C’est l’arrière des coulisses qui amène du fil à retordre : les règlements internes, les politiques de financement, politiques de remboursement, politiques d’éthique… et surtout l’organisation.
En tant que lanceur du projet j’ai pris la tête de l’OBNL, que l’on a nommé Voile ArcticStern. C’est un Organisme à but non lucratif et un équipage qui veut démocratiser la voile océanique et la navigation traditionnelle. Nous voulons également bâtir et rassembler une communauté de bénévoles afin d’encourager le changement et l’adoption de comportements écoresponsables par l’action. L’action et le partage.
Et c'est ainsi que nous avons créé l'OBNL Voile ArcticStern.
On a aujourd’hui une équipe et une OBNL. Reste à trouver le financement. Car même si cette course se veut accessible financièrement pour les amateurs, il faut quand même avoir un budget pour financer un bateau et la préparation pour la course. Nous avons eu le courage d’acquitter les frais de pré-inscription à la course. La seule équipe inscrite… sans bateau. Une surprise pour l’organisation de l’OGR. L’objectif à court terme était clair dès le début : se faire connaître. En effet, pour mener à bien un projet de cette envergure il fallait que le monde nous connaisse, que le monde parle d’ArcticStern, cette équipe de fous poussés par la passion et le désir de faire l’impossible. Le fait que nous sommes des messieurs et mesdames tout le monde, et non pas des personnalités reconnues dans le monde de la voile, ne joue pas en notre faveur. Et encore moins quand il s’agit de trouver des sponsors.
Aujourd’hui nous avons beau racler dans tous nos tiroirs, nous pourrions au mieux rassembler suffisamment pour financer l’équipement de sécurité et de navigation pour l’équipage. C’est un début. Mais il nous faut plus. C’est pour cela que nous avons mis en place un calendrier avec toute une série d’événements et notre participation à une suite d’activités ouvertes au public : salon du bateau, salon de plein air, soirée de lancement public du projet, conférences, entrevues radio, différentes compétitions de voile comme la Québec- St Malo… Notre calendrier était à déborder, nous étions prêts à nous faire connaître. Mais le futur arrive avec ses surprises et ses défis. Celui auquel nous ferions face, coude à coude avec le reste de la population était d’une force sans précédent : le coronavirus COVID-19.
Au fur et à mesure que la crise avançait nous avons dû annuler les différents événements de notre calendrier, un à un. Les rencontres physiques ont vite été remplacées par des vidéo-conférences, et la recherche de financement a été mise sur pause. L’inertie du projet s’est vue ralentie.
La réinvention. Se réinventer. Un verbe qui revient souvent en temps de crise. Souvent plus facile à dire qu’à faire. La tension aussi, tension personnelle qui se traduit dans le groupe. L’inconfort de l’inconnu. Et pourtant il faut continuer et s’accrocher. Mais il y a toujours des leçons à apprendre et un côté positif aux événements, et nous avons sauté sur l’occasion pour renforcer les piliers et la structure de notre jeune OBNL.
Il y a des hauts et des bas. Des moments de joie et de complicité, mais aussi des moments où tout semble hors portée de bras, où le mot « impossible » se fouine dans ta tête. Voir les dates d’échéance se rapprocher, jour à jour… Mais si c’était facile, tout le monde le ferait. Et l’aventure c’est l’aventure.
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