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Photo du rédacteurArcticstern

Venus- Le journal de bord

Récit de Axel Galpy-Massé



Mercredi 10 mars 2021

Venus


C'est avec ce mot que je souhaite commencer ce journal de bord qui va me suivre dans la prochaine année.


Pourquoi Venus?

Tout simplement, car c'est elle qui a bouleversé ma vie depuis qu'elle est apparue en Décembre 2020.

Sans préavis, elle a déclenché un tourbillon d'aventures, de discussions et de rencontres, qui ont fait qu'aujourd'hui nous en sommes propriétaires.

Venus est un magnifique Baltic 51 de 1980 qui selon les dires marie en toute harmonie finesse, robustesse, élégance, confort et performance. De quoi charmer un tout et chacun.

Aujourd'hui à Tahiti, elle a été construite en Finlande il y a 41 ans, et a déjà sillonné à travers l'Atlantique, le Pacifique, la Patagonie, l'Antarctique ou encore la Polynésie française.

Et c'est à bord de Venus que nous allons participer à l'Ocean Globe Race, course autour du monde sans GPS.

Un peu d'histoire de Venus?

Je vous avouerai, j'ai encore du travail à faire sur ce point, mais ce que nous savons, c'est qu'elle a charmé les cœurs de ses précédents propriétaires et des équipiers qui sont venus naviguer à bord.

Et pourquoi un journal de bord?

Aujourd'hui j'écris, par amour à l'écriture, mais surtout car le temps passe très vite, trop vite. Hier encore, le mois de mars me paraissait être dans une éternité, et pourtant aujourd'hui nous entamons déjà sa deuxième semaine.


Aujourd'hui j'écris à mon moi du futur, à mon associé Nicolas, sans qui ce projet n'aurait pas pu avoir lieu, mes compagnons de voyage et d'aventure, à mes proches, à mes êtres chers, à tous ceux qui nous ont encouragés dans cette aventure, à tous ceux qui nous ont aidés, parfois même sans le savoir. Mais j'écris surtout pour partager, partager cette aventure qui a commencé il y a déjà deux ans et qui aujourd'hui se concrétise à chaque respiration.

Venus


Nous sommes le 10 mars, et dans moins d'un mois, si tout se passe bien, nous serons à Tahiti.

En effet, planifier en ces temps de pandémie relève de l'exploit. Pour des questions de vols, de restrictions de voyage, de quarantaines, de santé, chaque jour nous amène son lot de défis. Mais si tout se passe comme prévu (on croise les doigts et je vous invite à faire de même), le 4 Avril nous serons à bord du vol en direction de ce coin de paradis au centre du Pacifique qui en fait rêver plus d'un.

La raison de ce voyage est simple mais sa réalisation amènera un défi.

Simple car l'objectif est de ramener Venus au Québec afin d'y offrir des excursions et des sorties pour le grand public, et ce dans le but de partager cette passion pour la voile, l'aventure et la vie.

Ce sera un défi car après avoir quitté un Québec sûrement enneigé, à mon avis il faudra réunir toute notre force de volonté pour quitter ce coin de paradis ensoleillé après y être à peine arrivés, avec de surcroît plus de quatre semaines de navigation en vue. Un mois de navigation dans le sens opposé aux vents dominants, au près, une allure pas toujours agréable. Bref, ce ne sera sûrement pas de tout confort.

En effet, l'itinéraire prévu est Tahiti - Les Marquises - Galapagos - Panama - Bahamas - Halifax - Tadoussac, soit plus de 10 semaines de navigation sans pauses. Toute une première pour l'équipe!

Et d'ici Avril : c'est la préparation pour le voyage.

À savoir, la préparation de la navigation en tant que tel, avec la météo, les routages, les escales, mais aussi mettre en place les procédures d'urgence et de sécurité à bord, la gestion des déchets, faire un inventaire de l'équipement à bord, etc...

Ça c'est la partie agréable.

La partie moins agréable, ou du moins qui l'est moins à mon goût, c'est les aspects administratifs, notamment relié au changement de propriétaire de Venus, mais également les assurances, les enregistrements et autres.

Et je vous passe les détails.


Pourquoi?

Parce qu'entre décembre et aujourd'hui, dans ce lapse de 4 mois, la vie a été une vraie montagne russe, avec ses hauts, ses bas, ses surprises, ses rebondissements, ses défis... À tel point que l'on pourrait en écrire un roman ou un guide que l'on pourrait intituler : "Comment mettre en place une entreprise en temps de pandémie qui repose sur un voilier qui se trouve à l'autre bout du monde". (Rires) Oui, je crois qu'il faut toujours prendre la vie avec un sourire aux lèvres, sinon on est foutus.

Je savais que ça n'allait pas être facile, et pourtant, j'étais loin de m'imaginer tous les rebondissements que ce projet allait m'amener.

Aujourd'hui, après de nombreux défis, et plusieurs jours où je n'ai eu qu'une envie c'était de tout abandonner, c'est avec bonheur que j'écris ce premier mot de mon journal de bord:


Venus




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